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— if i'm to die. (gabriel)

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MessageSujet: — if i'm to die. (gabriel) — if i'm to die. (gabriel)  EmptyDim 30 Oct - 14:09


IF I'M TO DIE
gabriel & léonard
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Boisson. Alcool, ivresse, oubli. Ça ne marchait pas. Des pas alignés, funambule sur un bord de trottoir. Il avait passé la soirée avec elle. Enfermé, espace clos. L'odeur de sueur, des aventuriers et des taureaux. Photographie ridicule d'une culture qui ne serait jamais vraiment la sienne. Il avait grandi avec la ville et la côte, les quais et les lumières. Fermer les yeux. Ça dansait encore, derrière ses paupières. Du rouge, du rose, du vert. Des cotillons de rayons, des fantômes persistant sur sa rétine. Le ventre vide et le foie imbibé. Il avait eu besoin de sortir. Fauter, fausser compagnie. Besoin d'air. Sous les lampadaires, dans la noirceur jaunâtre. Les poings dans les poches, des frissons le long de la nuque. Les sens en éveil. C'était toujours là. C'était derrière lui. La peur de le croiser. Lui, ou un autre. La peur de croiser qui que ce soit. De devoir parler. Se toucher. S'enlacer. La peur de l'autre. Des vêtements trop grands. Des épaules incapables de tout porter. Il ressemblait à un éternel adolescent. Pas encore certain de pouvoir rentrer dans ces tenues d'adultes. Des papillons dans le ventre.

Des ruelles sans trop de passants, sans trop de passage. Il rentrait le corps, il courbait l'échine. Il détournait les yeux. Devenir invisible. Il n'avait même pas la route, même pas le sens. Sinon une morsure, à l'intérieur. Et des envies contradictoires. Renifler, ravaler. Une moue collée sur ses traits. Des voitures passant à côté. Il se crispait à chaque bruit approchant. L'instinct animal. L'instinct de survie. Les phares mangeaient la route, des éblouissements du coin de l'oeil. Ça bruissait, ça vrombissait. Ça grinçait, ça suintait. Les lèvres mordues, des regards alentours. Il y en avait une. Qui s'était mise à ralentir, juste après l'avoir dépassé. S'arrêter. Sans un regard, il avait renforcé son allure. Des battements de cils, des battements de sang. Sans savoir qui cela pouvait être. Un pervers, une vieille connaissance. Ça tambourinait, contre les barreaux de sa cage thoracique. La redépasser. Une voix connue. Statue. Se figer. Une seconde, un instant. L'hésitation, les sourcils froncés. C'était risqué. Comme tout le reste. Comme toujours. Une vitre baissée, un homme penché. Et de la lumière. De la lumière dans l'habitacle. De la lumière, comme un cocon. Ça ressemblait à une bulle. Une bulle matelassée de cuir. Une bulle au moteur qui ronronnait paresseusement. Sursis. "Monsieur Conroy... ?" Il avait jeté un regard, de côté. À chaque bout de la rue. Vulnérable proie du monde arrêtée quelques instants dans sa fuite. Sa main glisse sous son nez, sur ses traits fatigués. Dans des boucles défaites, le long d'une mâchoire bleutée. Il a encore les traces et les stigmates. Encadré dans le découpage de la portière, bête blafarde. L'arcade suturée, les ecchymoses qui se devinent encore. Loin, sous la peau. Et plus profond encore. Un sourire en dents de scie.

Léonard Dickens

Léonard Dickens

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Age : vingt-quatre ans.
Occupation : étudiant en maîtrise d'histoire et mathématiques spécialisé en cliodynamique, interne dans la cellule locale du parti démocrate.
Status : célibataire.

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MessageSujet: Re: — if i'm to die. (gabriel) — if i'm to die. (gabriel)  EmptyVen 11 Nov - 15:45


IF I'M TO DIE
gabriel & léonard
- ♪♬♪ -

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Les lumières faibles dans l’espace familier qui échoyait d’une activité passée. Boulettes de papier abandonnées. Livres avortés en cours de découverte et qui étalaient leurs ventres lignés. Dans l’air une odeur étrangement familière de papier et de souffles inconnus. L’écho d’autres âmes. S’il aimait le lieu grouillant de murmures et de bruits de pages froissées, ce moment particulier de la journée le ravissait. Comme lorsque la lumière de jour s’affadissait et changeait pour tout teinter d’or. Il aimait le brusque silence, presque assourdissant, et la sensation d’avoir achevé une bonne journée. C’était un cocon dont il avait du mal à s’extirper, une métronomie d’enfer qui pour lui lignait parfaitement les limites de ses actions. Il rangeait toujours sa mallette dans le même ordre militaire et opérait sa retraite avec des gestes si exacts dans leur similarité de jours en jours qu’il aurait été impossible, sinon par la couleur de sa cravate, de pouvoir différencier un jour d’un autre.

Alors il n’avait pas été difficile pour lui, de remarquer dans la nuit la silhouette vacillante du jeune homme, dos courbé comme s’il portait le poids du monde sur ses épaules. Il y en avait beaucoup, d’âmes égarées dans ce genre de quartiers. Alors même si elle attirait son œil, elle restait part de cette routine dont il ne déviait pas. Il fallut qu’il la dépasse, et reconnaisse le visage mangé par les ombres pour appuyer soudain sur la pédale de frein.
Il est pas là. Personne a vraiment de nouvelles de lui. Une brèche, dans la mécanique si bien huilée. Un manque étrange.

« Monsieur Dddickens ! » Sa voix était parvenue étouffée, feutrée derrière la vitre de sa voiture et il avait appuyé sur le bouton pour l’abaisser et avoir une meilleure vision de l’étudiant. Sa ceinture de sécurité lui appuyait contre la gorge, mais il n’arrivait pas à se détacher des traits du jeune homme. Corolles de violet, de bleu et de noir sur sa peau comme une galaxie. Et dans sa bouche, un goût de fer. On aurait dit qu’il avait pris une bête sauvage dans la lumière de ses phares.

« Vous avez loupé les cours. » avait-il sanctionné d’un ton rigide et d’un froncement de sourcils. Mais la pauvre image qu’il avait là, sous les yeux, n’avait rien à voir avec l’étudiant plein de morgue et au regard pétillant d’intelligence qu’il connaissait si bien. Un autre accro dans la routine. « Vvous allez bbbien ? Est-ce que je vous dépose ? » S’était-il néanmoins radoucit en forçant un peu plus encore sur la ceinture de sécurité pour ouvrir la portière côté passager. Le moteur ronronnait toujours avec cette paresse qu’on les voitures de luxe et une bouffée d’air chaud s’était échappée de l’habitacle en même temps que quelques brides de son opéra préféré. Celui qu’il réservait à ses moments de bonne humeur. La mallette avait été reléguée au siège arrière et ses manières étaient si fortement paternelles qu’il faudrait sans doute une bonne dose d’une volonté absente à l’étudiant pour refuser la main ainsi tendue.

« Vous avez l’air exténué. »

Gabriel Conroy

Gabriel Conroy

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MessageSujet: Re: — if i'm to die. (gabriel) — if i'm to die. (gabriel)  EmptySam 12 Nov - 12:15


IF I'M TO DIE
gabriel & léonard
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Monsieur Dickens. Un ton banal, des mots sans nom. Entendre sonner le sien, entre les lèvres d'un homme comme un autre. Le professeur Conroy était de ces enseignants pour qui il avait une empathie assez sincère. Sans équivoque, sans grande réflexion. Il appréciait ce qu'il faisait. Tout bonnement. Et ça le faisait sourire, ses façons parfois soudainement confuses. Cette intelligence enfermée dans un corps humain. C'était un professeur. Un simple enseignant.

Monsieur Dickens ! Il y avait eu la surprise, et une peur par réflexe. Une voix bien connue, et ce visage tendu vers lui. Des sermons. Il était ailleurs. La tête dans les nuages, ou dans le fond du caniveau. Battre des cils, battre son sang. Il le regardait avec toute la terreur et toute l'incompréhension du monde. Mais sur son visage, il n'y avait que la moue badine de l'alcool et de l'orgueil. Il trépignait. D'un pied à l'autre, les poings dans les poches. Trop visible, trop exposé. On le remarquait, plié à la fenêtre d'une voiture de standing. Comme les travailleuses de nuit, comme ce qu'on lui avait dit qu'il était devenu. Il ferme les yeux dans l'instant, un rictus, pour tirer cette idée de son crâne. T'es qu'une p'tite pute. Un souffle. Un frisson. Une boule dans la gorge. Il avait réussi à se le tirer du crâne, à peu près, le temps d'une soirée. Mais ça recommençait. Alors à savoir si il allait bien ou non, il n'avait même plus vraiment écouté la question. La porte s'était simplement ouverte devant lui. Une chance, une main tendue. L'hésitation, minime et magnanime. Il était rentré sans réfléchir, finalement. Entraînant la poignée pour la claquer derrière lui. Un cocon tiède. Ça sentait des parfums auxquels il n'avait jamais vraiment été habitué. Déglutir, ravaler sa salive. Les lèvres sèches, les lèvres tremblantes. Et un minuscule sourire, compulsif. Pour venir étirer en biais ses traits fatigués. Un ricanement, un regard furtif. "J'crois que j'ai abusé des shooters-" Regard ailleurs, sur la route, sur la ville. Bête sauvage et timide. Il avait finalement tiré sur la ceinture de sécurité, pris quelques secondes pour réussir à la mettre correctement. Pour mieux se renfoncer dans son assise. Tête embrumée et coeur battant.

Se frotter le visage, et retenir une grimace. Encore douloureux, les sutures et les ecchymoses. Un reniflement. Un regard alentour. De la musique douce, et puis ce quelque chose. Qui le faisait frissonner, encore. Quelque chose de rassurant. Ses yeux papillonnent, sa tête dodeline. "Vous ramassez souvent vos thésards dans la rue ?" Un grincement, un vague rire. Sans réelle raison de vivre. Il pose ses yeux mordorés sur lui. Mordillement. L'air exténué, certes. Et des peurs d'enfant. Who's your daddy, uh ?

Léonard Dickens

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