Ce soir c’était un gala de charité. Tout le gratin de Dallas ferait son apparition. Et pour la bonne cause. Une cause qui te tenait à cœur vu que l’argent récolté serait donné à un des orphelinats de la ville, un orphelinat qui était sur le point de fermer. Il n’y avait donc aucune raison que tu n’ailles pas à cet événement et Parker avait insisté sur ta présence car tu ne pouvais pas faire le métier que tu faisais sans faire quelques apparitions dans ce genre de soirée. Mais en plus d’être là par pur plaisir et par pure envie de donner aux enfants n’ayant plus rien, tu représentais l’empire Moore que ton père ne pouvait représenter ce soir. Tu t’en serais bien passé mais tu avais appris très tôt comment te comporter face aux concurrents et proches de ton père. Il t’avait formé pour prendre sa suite chose que tu ne comptais pas réellement faire mais au moins tu pouvais le seconder quand il en avait besoin. C’est donc fraîchement douché que tu retournais dans ta chambre où t’attendait ton costard. En général Parker t’accompagnait mais ce soir il avait préféré passer l’invitation et tu devais avouer être un peu jaloux en le voyant bien installé dans le canapé en train de regarder un match de sa dernière recrue. Toi aussi tu aurais bien aimé traîner en survêtement toute la soirée mais ce n’était pas le dress code imposé pour ce genre de soirée. « Qu’est-ce que t’en penses ? » Lui demandas-tu une fois prêt les clés de ta voiture à la main. Ton meilleur ami détourna son regard du jeu avant de te dire : « C’est pas comme si t’allait choper de toute manière. Mais t’es parfait comme toujours. Maintenant file sinon tu vas être en retard. » Dit-il en te jetant du pop-corn. Tu ne te fis pas prier et tu descendais les escaliers pour monter dans ta voiture. Tu avais toujours refusé de te faire conduire, tu aimais trop conduire pour cela. Et puis cette voiture t’accompagnait depuis tes vingt-quatre ans, âge où tu avais enfin pu te payer cette beauté. C’est une vingtaine de minutes plus tard que tu arrivais à ta destination. Une salle en plein centre décorée pour l’occasion. Tu confiais tes clés au portier avant de descendre le tapis rouge. Tu étais un habitué maintenant. Tu t’arrêtais au bon endroit, tu saluais assez de fans pour faire plaisir, tu signais le bon nombre d’autographes avant de t’engouffrer dans cette soirée qui allait être beaucoup plus agréable désormais. Tu déposais ta veste au vestiaire avant de décider d’aller te mêler à la foule. Tu fus rapidement arrêté par des amis de ton père qui te saluèrent pour tes dernières performances sur le terrain et pour prendre des nouvelles de la famille. Bien décidé à aller saluer les orphelins qui étaient présents pour cette soirée et passer du temps avec eux tu finis par les quitter mais en te retournant tu bousculais une demoiselle. « Je suis réellement désolé. Je ne faisais pas attention. Vous allez bien ? » Elle n’était pas tombée, c’était un plus mais tu n’arrivais pas à voir si elle avait un verre à la main. N’ayant rien sur ta chemise, probablement pas. Tes yeux se posèrent sur le visage de la jeune femme en face de toi et tu ne pus t’empêcher de te dire que tu connaissais ce visage mais tu ne savais pas d’où. Il te semblait familier cependant … Pas une ex c’était certain toutefois. « Diego Moore. » Dis-tu en lui tendant la main. « Et vous êtes ? » Tu avais besoin de son nom. Tu voulais savoir pourquoi son visage te disait quelque chose même si tu ne savais pas où tu pouvais l’avoir croisée. Tu n’aimais pas cette sensation, ce mystère ne te plaisait nullement …

Une après-midi. Quelques heures. Il était un peu plus de midi quand Mme Ghyre m'avait appelé pour me dire qu'il fallait que je lui rends un énorme service. Ce soir, il y avait un gala de charité assez important en ville, j'en avais entendu parler dans les bureaux. Et comme le journal est l'un des gros donneurs, il fallait absolument que quelqu'un représente le magasine. La directrice du magasine avait demandé à Mme Ghyre, la rédactrice en chef de nos bureaux de Dallas de le faire mais elle avait une urgence a réglé qui l'empêchait d'y aller. Je dois avouer que j'étais flattée qu'elle pense à moi. J'ignore si je suis la première personne qu'elle a appelée, mais je pense. Mme Ghyre n'est pas le genre de femme à qui on ose dire non. Tout comme elle n'est pas le genre de femme à donner des détails sur ce qu'elle a de plus important qu'une telle soirée. A peine le téléphone raccroché j'avais reçu le mail avec l'invitation et la liste des choses que j'allais devoir dire durant mon discours. Je ne m'attendais pas à avoir un discours à dire et encore moins à rédiger, surtout que je n'avais pas terminé mon article pour le lendemain. Je pense que tout ce que j'ai réussi à faire en une après-midi est un record. Après une salade avalée rapidement en guise de repas, j'avais passé quelques heures dans les boutiques à choisir soigneusement ma robe mais aussi chacun de mes accessoires. Il faut garder à l'esprit que je représente l'un des plus grands magasines de mode de notre pays. Je souris en me souvenant de l'adolescente que j'étais, je n'aurais jamais imaginé avoir une telle vie, une telle carrière. Dix-huit heures, mon discours était prêt et j'avais encore près de deux heures pour être au gala. J'avais décidé de m'accorder une petite pause pour finir mon article au chaud, dans mon bain. Malheureusement et malgré ma volonté, je ne pouvais pas me permettre d'y rester des heures entières pour accomplir la pile de travail qui m'attendait. Je savais déjà qu'en rentrant du gala, j'allais avoir du travail qui m'attendait sur mon ordinateur. Dix-neuf heures trente, j'étais prête, debout devant mon miroir, je passe ma main dans mes cheveux, je choisis une paire descarpins beige et me voilà prête. J'avais à peine fini de mettre mes escarpins que l'interphone sonnait pour m'indiquer que ma voiture était en bas. Je prends ma pochette avant de la rejoindre et une dizaine de minutes, j'étais à l'entrée du Gala. Quelques sourires, quelques poses, un petit coucou et je disparais dans une salle bondée de visages bien plus connues que le mien. Je regardais autour de moi à la recherche d'un visage familier quand je fus sorti de mes pensées assez brutalement. Manquant de m'étaler comme une crêpe, je me rattrape au jeune homme qui vient de me bousculer avant même de regarder son visage. Je me relève, touche différentes parties de mon corps avant de lui répondre. « Je suis entière donc ça va très bien. » Je le regardais enfin essayant de cacher ma surprise. Ce visage je le connaissais. Bien sûr, ses traits avaient vieilli, ce n'était plus l'adolescent dont j'étais amoureuse au lycée mais j'étais certaine que c'était lui. Ma certitude fut bientôt confirmée puisqu'il se présentait à moi. Et je dois avouer que je ne serai vous dire si j'ai été déçue ou pas qu'il ne me reconnaisse pas. J'avais beaucoup changé, ce n'était un secret pour personne et j'en avais pleinement conscience. « une femme qui regrette la taille de ses talons et d'avoir froissé votre chemise. » Je lui tendis la main à mon tour tout en lui souriant. Je n'avais pas prévu de lui confier mon prénom tout de suite. Après tout, si il m'avait oublié ce n'était pas ma faute, non ? Soudain quelqu'un vient me parler à l'oreille pour m'expliquer que je devais me rendre sur scène pour mon discours. « Là, j'ai un petit truc à faire. A mon retour, je peux vous offrir un verre ? » Je lui souriais avant de disparaitre dans la foule. L'organisatrice m'annonce, les gens applaudissent et je monte sur scène le temps de mon discours.

Ce genre de soirée, tu y es habitué. Tes parents t’y amenaient de temps en temps, particulièrement quand l’entreprise de ton père avait besoin de la photo de famille parfaite. Tu ne profitais pour passer des soirées avec tes joueurs de baseball préférés à l’époque et tu y traînais Parker quand vous étiez à la fac. Et puis ce fut grâce à tes exploits sportifs qu’on t’invita plus qu’autre chose et c’était tout ce qui comptait à tes yeux. Que l’on reconnaisse tes talents de joueurs. Ce soir, ils avaient particulièrement réussi à t’appâter. Parce qu’il fallait l’avouer, tu ne montrais pas le bout de ton nez à toutes les soirées auxquelles tu étais invité. Mais celle pour un orphelinat de la ville, il était hors de question que tu ne fasses pas une apparition. Les enfants c’était un peu ton point faible et quand des classes venaient visiter le stade ou que vous aviez des enfants VIP c’était toujours toi qui t’en occupait parce que la plupart de tes coéquipiers fuyaient cela comme la peste. Il t’arrivait de faire du baby-sitting pour certains d’entre eux pour les dépanner et tu adorais ça. Il te tardait d’avoir les tiens toutefois mais la bonne personne ne semblait pas pointer le bout de son nez. Quand tu te retournais et que tu rentrais dans cette demoiselle, tu ne pus t’empêcher de penser que tu étais vraiment maladroit des fois. Cela avait toujours fait beaucoup rire ta sœur. D’ailleurs, mieux valait ne pas penser à ta sœur de suite vu que vos rapports ces derniers temps ne s’arrangeaient pas c’était le moins que l’on puisse dire. Tu l’attrapais cependant avant sa chute donc tu lui avais au moins évité cela. « Je suis entière donc ça va très bien. » Tu ne pouvais cacher que tu étais soulagé que la jeune femme ne fasse pas un scandale, tu en connaissais qui en feraient pour moins que ça. Son sourire était contagieux cependant et tu sentis ton visage refléter le sien. Quand tu lui demandais son nom, tu cachais à peine ta déception quand elle te dit : « Une femme qui regrette la taille de ses talons et d'avoir froissé votre chemise. » Gosh ! Tu n’allais jamais savoir d’où te venait cette impression de la connaître. C’était son visage, il te rappelait quelque chose mais plus tu cherchais, moins tu arrivais à trouver des souvenirs en lien avec ce si beau minois. « Ne soyez pas désolée, ce n’est qu’une chemise. » Lui dis-tu avec un clin d’œil avant qu’un organisateur ne vienne voler l’attention de la demoiselle. Tu aurais préféré que son attention reste sur toi mais tu n’étais pas assez égocentrique pour lui en vouloir. « Là, j'ai un petit truc à faire. A mon retour, je peux vous offrir un verre ? » Tu n’eus pas le temps de répondre qu’elle avait déjà disparu dans la foule. Si tes yeux l’avaient regardée partir, cela ne regardait que toi. Cette inconnue qui ne devait pas l’être était magnifique c’était un fait. C’est le son d’un micro se mettant en marche qui te sortit de tes pensées. L’organisateur de cette soirée en personne monta sur scène pour annoncer la première personne à faire un discours. « Malheureusement Madame Ghyre ne pourra pas se joindre à nous ce soir mais elle a envoyé pour représenter le magazine Vogue Mademoiselle Pepper Wholes. » Ton sang se glaça en entendant ce nom et tu n’avais pas besoin de regarder la scène pour savoir qui était en train d’y monter. Voilà pourquoi elle te paraissait si familière … Pepper Wholes … Elle était partie à New York, soudainement d’ailleurs. Quand tu avais voulu lui dire au revoir elle n’était plus là et son frère t’avait claqué la porte au nez. Tu n’avais jamais compris ce que tu avais fait de mal vu que tu avais été tout sauf méchant avec la jeune femme comparé à beaucoup. Une chose était certaine, même si elle était mignonne quand vous étiez au lycée, elle était aujourd’hui sublime. Tu n’écoutais pas une parole de son discours trop perdu dans tes pensées et trop occupé à la fixer. Tu applaudis comme les autres en attendant que la jeune femme revienne vers toi comme elle l’avait promis. Tu irais à sa rencontre sinon. Après avoir salué de nombreuses personnes sur son passage, elle revint vers toi et tu lui tendis une coupe de champagne. « Ravi de te voir de retour à Dallas Pepper Wholes. » Lui dis-tu un sourire sur les lèvres. « Nos chaleurs suffocantes te manquaient ? » Lui demandas-tu pour lancer la conversation sur un ton détendu.

Depuis mon arrivée à Dallas, il y a trois ans, j'avais souvent eu l'occasion de participer à des soirées mondaines. Généralement, je n'y allais que pour accompagner Madame Ghyre et je trouvais le temps d'une soirée l'emploi d'assistante que j'avais à New-York. Je lui rappelais qui était les gens et ce qu'il faisait. Je dois avouer que je n'ai jamais aimé cette partie de mon travail même si ce soir, cela m'est très utile de savoir qui est qui. Je suis seule, la seule représentante de mon magasine et je savais dès le départ que la tâche était très importante. Enfin, seulement si je la rate. Si je fais mauvaise impression, je sais que ma responsable ne manquera pas de m'engueuler, voir même de me licencier. Mais à en voir les applaudissements à la fin de mon discours, je dirais que j'ai réussi, les mines sont sympathiques et souriantes. Mon discours n'était pas très long, je l'avais volontairement voulu simple mais efficace. Je suis bien placée pour savoir que les gens se perdent dans les longs discours et que cela devient rapidement ennuyant, j'espère que Madame Ghyre ne m'en portera pas préjudice. En tout cas, j'ai dit ce que je voulais dire, j'ai apporté ma petite pierre à l'édifice, j'ai été moi. Et depuis des années, j'ai compris que c'était le secret du bonheur. Être soi-même. Lors de ma descente de scène, je savais déjà où je voulais aller et malgré quelques arrêts pour serrer des mains et faire quelques photos avec l'organisatrice, il n'avait pas bougé. Diego Moore, si vous saviez comme j'étais folle de lui au lycée. Contrairement à moi, il a très peu changé, il est toujours aussi beau qu'à l'époque. Malgré ce qu'il m'a fait, enfin ce que ses copains m'ont fait. Je me suis toujours demandée comment il avait fait pour les laisser faire. Une fois de plus, j'étais amoureuse et quand je suis amoureuse, je deviens naïve et stupide. En arrivant face à lui, je ne pus retenir un petit rire alors je baissais la tête légèrement. Je pris la coupe qu'il me tendait. « merci monsieur Moore » J'avais bu une gorgée de mon champagne avant de lui répondre. « non, vraiment pas » Puis j'ajoutais une pointe de sarcasme et de moquerie enfantine. « même si la tête des gens qui comprennent celle que je suis devenue est souvent mémorable » Je riais légèrement. Oui, je le taquinais en me moquant un peu de lui mais même dites sur le ton de l'humour, cette phrase était tellement sincère. Dès que je recroisais quelqu'un c'était toujours la même mine étonnée, certains de manière discrète, d'autres beaucoup moins mais j'adore ses réactions. Elles sont la preuve que j'ai réussie. La preuve que je ne suis plus la fille complexée dont tout le monde se moquait. Puis personne ne peut imaginer comme c'est réjouissant de poser un lapin à un mec qui vous a fait souffrir par le passé. Aujourd'hui, j'étais mieux, dans mon corps mais surtout dans ma tête. J'assumais d'être celle que je suis mais aussi celle que j'ai été. Je n'ai jamais mérité ce que j'ai subi mais ils avaient raisons, j'étais grosse et laide. C'est aussi pour ça que j'ai choisi la mode, pour aider les filles comme moi à se sentir mieux. « j'ai eu une promotion, j'étais l'assistante de Mme Ghyre quand elle était journaliste à New York et quand elle a été promue directrice des bureaux de Dallas, elle m'a proposée de devenir l'une de ses journalistes et j'ai accepté, pour le plus grand bonheur de mon père. » Mon papa. L'homme de ma vie sans le moindre doute. Je l'ai vu se retenir de débarquer faire un scandale le soir du bal de promo, tout comme mes frères. Mes hommes depuis et pour toujours mais surtout ne leur dites jamais, ils en joueraient beaucoup trop pour obtenir ce qu'ils veulent de moi. Je réalisais que depuis mon arrivée à Dallas ma vie n'avait pas beaucoup changé, j'étais toujours seule dans un appartement que j'adore. « et toi, tu as réussi à réaliser ton rêve à ce que je vois, mes félicitations pour ta dernière saison, t'étais pas mauvais. » Je disais la fin de ma phrase en essayant d'imiter les connaisseurs même si en réalité, je n'étais pas vraiment une connaisseuse. J'aimais bien les tournois et que mes amis m'y traînent de temps à autre, je ne suis pas réellement.

La surprise était grande. Pepper Wholes … Vous n’aviez pas gardé contact après le lycée et tu ne pensais pas la revoir un jour. Elle était partie pour New York et à vraie dire, tu pensais sincèrement qu’elle ne remettrait jamais les pieds à Dallas. Tu savais que le lycée n’avait pas été un moment facile pour elle. Même si tu essayais de les dissuader de devenir des tyrans qui passaient leur temps à se moquer d’elle, tu savais que cela ne les avait pas empêché de le faire. C’était le genre de clichés américains qui n’étaient pas des clichés en réalité. C’était idiot à tes yeux mais tu n’avais rien pu faire pour les arrêter. Tu avais simplement refusé de participer à toutes leurs conneries dans lesquelles ils avaient arrêté de t’inclure assez rapidement pour ton plus grand bonheur ! Aujourd’hui tu ne savais pas ce qu’ils étaient devenus, tu avais perdu contact avec chacun d’entre eux. Mais que Pepper soit devenue journaliste pour le magazine Vogue ne te surprenait pas vraiment. Tu avais toujours su qu’elle ferait de grandes choses c’était une évidence. Elle était trop intelligente pour ne pas finir par réaliser ses rêves. Le lycée de Dallas l’avait étouffée, tu espérais que New York avait pu l’aider à s’épanouir. Vu la jeune femme que tu avais devant toi aujourd’hui, elle s’était transformée c’était certain et pour devenir une très belle femme. Cela devait être le but recherché très certainement. « merci monsieur Moore. non, vraiment pas. même si la tête des gens qui comprennent celle que je suis devenue est souvent mémorable » Tu souris à cette idée. Tu imaginais très bien les réactions qu’elle devait avoir face à des gens qui l’avait connue au lycée. Tu avais été surpris toi aussi, tu ne pouvais le cacher. Plus par le fait qu’elle soit à Dallas et dans cette soirée et que vos chemins se croisent plus que par sa transformation parce que Pepper avait toujours été mignonne. Elle n’avait jamais été obèse de toute manière et quelques kilos en trop ne t’avaient pas vraiment dérangé. Contrairement à ce que beaucoup pouvaient penser, tu n’avais jamais cherché à sortir avec des tailles mannequin. Des filles naturelles s’était beaucoup plus intéressant. « Je peux les comprendre, c’est assez surprenant. Mais tu es magnifique, personne ne pourra dire le contraire. » Dis-tu avec un petit sourire sur le visage. Tu le pensais vraiment. Tu te doutais que cela n’avait pas dû être facile pour Pepper d’en arriver là mais toutes ces épreuves ne pouvaient que l’avoir rendue plus forte. De ton côté c’était différent, tu n’avais jamais réellement eu besoin de faire quoi que ce soit pour ton physique. Tu avais un régime légèrement surprotéiné mais c’était à peu près tout. En réalité tu n’avais pas réellement changé depuis le lycée. Tu avais grandi, vieilli et pris du muscle, c’était à peu près tout. « j'ai eu une promotion, j'étais l'assistante de Mme Ghyre quand elle était journaliste à New York et quand elle a été promue directrice des bureaux de Dallas, elle m'a proposée de devenir l'une de ses journalistes et j'ai accepté, pour le plus grand bonheur de mon père. » Ah … Voilà ce qui l’avait ramené à Dallas. Une promotion … Cela ne te surprenait pas qu’elle ne soit pas réellement revenue de son propre chef. Tu étais heureux de la voir cependant. « Félicitations ! C’est super ! Je ne doutais pas vraiment de tes capacités à faire de grandes choses. Tu es bien trop intelligente pour te laisser marcher sur les pieds. » Beaucoup de tes coéquipiers étaient des abrutis à l’époque, tu le savais. Mais ce qui comptait c’était de gagner la saison, pas de savoir si les joueurs étaient intelligents. Voilà pourquoi beaucoup de joueurs ont le talent mais rien d’autre … « et toi, tu as réussi à réaliser ton rêve à ce que je vois, mes félicitations pour ta dernière saison, t'étais pas mauvais.  » Un sourire en coin se dessina sur tes lèvres à ces paroles. Oh vraiment ? Tu n’étais pas mauvais ? Intéressant, cela voulait dire que la jeune femme t’avait regardée. « Aurais-je une fan insoupçonnée ? » A vrai dire cela te surprenait que Pepper regarde du baseball après son histoire avec les sportifs de ton lycée mais tu n’allais pas te plaindre. « Merci. Et j’avoue que je n’ai pas trop à me plaindre. Le baseball ça a toujours été la seule chose que je voulais faire. » Dis-tu le plus sincèrement du monde. « Comment s’était New York ? J’y suis allé jouer quelques fois c’était sympa … Tu es partie tellement vite, je n’ai pas eu le temps de te souhaiter bonne chance à l’époque ! » Dis-tu en buvant une gorgée de champagne.

Quarante kilos. Depuis le lycée, j'avais perdu presque quarante kilos. Alors il n'était pas surprenant que personne ne me reconnaisse et même si j'aimais l'idée d'être juste une petite nouvelle en ville. J'aimais encore plus ce que j'appelle ma petite vengeance. J'avais déjà eu l'occasion de recroiser ceux qui m'avaient humilié et fait souffrir. Normal, quand on travaille tard, on a souvent l'occasion de commander des pizzas ou de la nourriture chinoise. J'aimais l'idée qu'aujourd'hui, c'était le contraire, c'était moi qui était trop bien pour eux même si bien entendu, je ne le disais jamais à voix haute. C'est cruel de se réjouir de ce genre de choses malgré tout ce qu'ils m'ont fait. Puis, ça ne me ressemble tellement pas. Je suis le genre de personnes qui trouvent qu'il n'y a pas de sous métier, ni de sous homme mais avec eux c'est différent, ils m'ont brisé, détruite sans le moindre scrupules. C'est mal, mais j'ai encore du mal à faire comme-ci rien n'était parfois. Son compliment me touchait. Même si ce n'était pas la première fois qu'on me le disait, venant de lui, c'était différent. Je ne serai pas vous dire pourquoi. « merci beaucoup » J'étais un peu gênée, je n'ai jamais été très douée pour recevoir des compliments, surement un manque d'habitude. Je lui parlais ensuite de la véritable raison de mon retour qui n'était pas vraiment un choix. C'était un peu comme revenir sur les lieux d'un crime qu'on préférerait oublier. « Un fan » Je lui souriais. « mon grand frère qui ne sait toujours pas rangé ses affaires malgré les années » Diego. Je m'étais souvent demandé ce que je lui avais fait pour qu'il me trahisse de cette manière. Je savais que l'équipe de baseball me détestait, tout comme les autres populaires d'ailleurs. J'étais le cheveu dans la soupe de leur hiérarchie parfaite simplement parce que je m'entendais bien avec Diego sans correspondre à leurs critères. J'en étais bien loin d'ailleurs. J'avais souvent l'impression d'être dans un monde si différent du leurs, je n'avais pas les mêmes centres d'intérêts même si je participais souvent à leurs matchs à l'époque. C'était ma manière de prouver à Diego que je m'intéressais à lui. Heureusement en manière de drague, j'ai également évolué. Enfin, je ne me prends plus la tête donc je ne sais pas si je peux parler d'amélioration. Et surtout, je ne me nourrissais pas de salade sans sauces et je ne jouais pas avec mes extensions, je n'étais pas non plus très sportive, ni très agréable à regarder. J'étais la tâche sur la photo de classe comme j'avais eu l'occasion de l'entendre. Je me dis qu'il avait sûrement fini par céder puis le soir du bal de promo, c'est le dernier soir. C'est la soirée où l'on ose tout se permettre puisqu'il ne reste plus qu'un été avant la vie d'adulte. Normalement, c'est une nuit de folie, une nuit inoubliable mais pas pour les raisons qui font que je ne l'oublierais jamais. « tu sais quand tu passes des années à te sentir de trop et qu'au final, on te pousse à la porte, bah tu finis par abandonné la bataille et par fuir. C'est ce que j'ai fait à l'époque.» Je haussai les épaules perdant un peu mon sourire. Les raisons de mon départ précipités était une plaie qui je pense ne sera jamais vraiment refermée. Et chaque mot que je dis en rapport avec cette blessure fait mal. Je voulais ma remarque subtil. Je ne voulais pas le blesser même si durant longtemps, je lui en avais voulu pour cela parce que les autres étaient des idiots, je le savais. Mais j'avais fait l'erreur de croire qu'il était mon ami. Aujourd'hui, je sais que j'avais surtout fait l'erreur de penser qu'il me choisirait face à son équipe. Je ne l'avais pas vu dans la limousine quand elle s'était éloignée, seul deux têtes sortaient du toit ouvrant mais j'avais entendu dire que toute l'équipe devait aller au bal ensemble. Et le capitaine fait partie de l'équipe, non ? « New-York est une ville vraiment magique, il y a tellement de monde que tu peux être qui tu veux, tout le monde s'en fiche. J'ai pu être moi sans avoir à me cacher. »

Tu ne t’attendais pas à passer ta soirée avec Pepper Wholes. Déjà parce que tu ignorais qu’elle était de retour à Dallas mais aussi parce que même si tu avais été chargé de son intégration au lycée, vous n’aviez jamais vraiment été dans les mêmes sphères. Tu avais tout fait pour l’intégrer, tu l’avais considérée comme une réelle amie mais dans un lycée, il n’y avait pas que vous malheureusement. Cela te faisait plaisir de la retrouver une dizaine d’années plus tard et même si tu n’avais pas changé ce qu’adorait te faire remarquer tes professeurs de lycée quand tu passais à l’établissement, ce n’était pas le cas de la jeune femme. Mais ce qui te paraissait le plus évident c’était qu’aujourd’hui elle avait l’air de se sentir bien dans sa peau ce qui n’était pas le cas à l’époque. Elle venait de perdre sa mère cependant donc tu n’avais pas cherché à la juger, à aucun moment. « merci beaucoup » Tu lui répondis avec un sourire. C’était vrai après tout et tu n’avais jamais été quelqu’un qui n’osait pas faire un compliment quand la situation en demandait un. Tu n’osais pas lui demander lesquels de vos anciens camarades elle avait recroisé mais elle ne pouvait pas vivre à Dallas depuis trois ans et n’en avoir croisé aucun. Elle ne t’avait pas croisé cependant ce qui était étrange mais bon, la ville était grande et tu passais la plupart de ton temps à t’entraîner. « Un fan. mon grand frère qui ne sait toujours pas rangé ses affaires malgré les années » Ah beaucoup plus réaliste. Tu savais que la famille de la jeune femme se composait d’hommes donc statistiquement parlant il devait y en avoir certains qui aimaient le baseball. Tu te souvenais d’avoir vu à de nombreuses occasions le visage de la jeune femme lors de matchs quand vous étiez au lycée. Peut-être qu’elle ne détestait pas le sport non plus. « Si jamais il cherche des billets n’hésite pas. » Dis-tu en pensant aux billets gratuits que tu avais le droit de donner sans jamais savoir à qui en faire cadeau. En tant qu’agent Parker n’en avait pas besoin. Vu la situation avec ta sœur ce n’était pas la peine d’y penser et même si tu en donnais à des amis de temps en temps, ils n’avaient pas toujours le temps de passer voir les matchs. Tu ne pus t’empêcher de faire remarquer à Pepper qu’elle s’était enfuie pour New York avant que tu n’aies eu le temps de lui dire au revoir. Tu aurais aimé lui dire au revoir, sincèrement mais la vie en avait décidé autrement. Elle était partie et sa famille te détestait tout d’un coup, génial. « tu sais quand tu passes des années à te sentir de trop et qu'au final, on te pousse à la porte, bah tu finis par abandonné la bataille et par fuir. C'est ce que j'ai fait à l'époque.» Tu avais essayé de convaincre tes coéquipiers de lâcher l’affaire, de la laisser tranquille mais ils en avaient rajouté alors tu avais décidé d’arrêter d’essayer. Tu ne voulais pas rendre les choses plus difficiles pour elle. Tu essayais d’être son ami comme tu le pouvais, c’était comme ça que tu voyais les choses à l’époque. Cependant, tu ne comprenais pas pourquoi elle avait fuit. Ou plutôt ce qu’elle avait fuit parce qu’elle allait partir à New York dans tous les cas. Alors pourquoi partir plus tôt ainsi ? « Je suis désolé que le lycée ait été si compliqué pour toi. Mais tu allais partir à New York alors pourquoi partir si tôt ? Qu’est-ce que tu cherchais à fuir ? » Tu savais que ce n’était peut-être pas ta place de demander une chose pareille mais à voir comment son sourire avait diminué, tu ne pouvais pas penser que c’était anodin qu’elle parte ainsi. Tu lui demandais si elle avait aimé New York toutefois. C’était une ville dans laquelle tu avais quelquefois mis les pieds et que tu avais un peu visitée mais dans laquelle tu ne t’étais jamais installé. « New-York est une ville vraiment magique, il y a tellement de monde que tu peux être qui tu veux, tout le monde s'en fiche. J'ai pu être moi sans avoir à me cacher. » C’est un sourire triste que tu rendis à la jeune femme parce que tu te sentais un peu coupable au fond. « Je suis content que tu aies pu trouver une ville qui t’appréciait à ta juste valeur. » L’essentiel c’était qu’elle ait pu s’épanouir quelque part.

L'université de New-York était mon rêve de petite fille, rejoindre l'université de ma mère, celle où elle a rencontrée ses meilleures amies, intégrer une fraternité pour avoir des soeurs. Je me souviens de mon enfance, elle me parlait souvent de cette période de sa vie, des meilleures années de sa vie, avant nous bien sûr. Je crois que j'ai choisie cette université avant même de savoir quoi étudier. Et quand elle nous a quittées, ce choix d'université n'était plus un rêve mais une nécessité, comme un moyen de me rapprocher d'elle. J'étais excitée à l'idée de partir à New-York et avec tout ce que je subissais au lycée, le simple fait d'avoir de véritables amies étaient un rêve. Bien entendu, je n'ai pas passer non plus mes années lycées totalement seule, j'avais quelques amis qui se moquaient bien des avis des lycéens populaires. Des amis qui pour la plupart détestaient les populaires et me reprochait ma sympathie envers Diego. Au fond, ils faisaient ce que nous détestions qu'ils nous fassent, ils nous mettaient tous dans le même sac. J'étais contente de revoir Diego, je l'avais toujours apprécié même si sans le vouloir, il avait été le premier garçon à me briser le coeur. Je ne pouvais pas lui en vouloir de préférer les jolies filles. Mais d'un autre côté, il faisait remonter à la surface de mauvais souvenirs. Il est vrai que je parle parfois de mon passé pour essayer d'aider des jeunes filles qui comme moi subissent des injustices au lycée mais je ne serais dire pourquoi c'était différence. Ce n'était plus une histoire dont je parlais, mais bien la mienne, il le savait, il était présent. « toi, enfin vous plutôt, enfin tu sais très bien de quoi je parle, tu étais là, non ? » Oui mon sourire avait disparu en même temps que la blessure dans mon âme se rouvrait. Avouer ses faiblesses n'étaient pas simple. Avouer qu'on a été faible non plus. J'étais censée rejoindre New-York quelques semaines avant la rentrée, courant Août. Je voulais profiter un peu de mon père durant notre dernier mois ensemble. Une fois à l'université, je ne savais pas quand je pourrais rentrer, entre les cours, les examens, les révisions et je l'espérais beaucoup les amies, je ne savais pas si j'aurais le temps de revenir. J'avais raison sur ce point, une fois à New York, je n'étais pas rentrée chez mon père avant les vacances de Noël où j'étais revenue durant seulement quelques jours que j'avais passés enfermé chez lui. Je ne serais pas dire ce que je préfère à New York, si c'est la ville ou si c'est la place qu'elle a jouée dans ma vie, dans celle que je suis aujourd'hui. New-York m'a protégé. Dans une ville où on trouve tout types de personnes, de la plus classique à la plus folle, il est tellement simple de passer inaperçu. Et après les années de lycée que j'avais vécu, j'avais besoin de l'ont m'oublie. Besoin de n'être qu'une inconnue qui prend le métro. Sans trop de pression et avec le coeur en miette comme je l'avais, j'avais réussi à ne pas craquer mais plutôt a transformer ma peine en rage. Une rage qui m'a aidée à former l'apparence que j'ai aujourd'hui. A New-York, je pouvais aller dans une salle de sport sans entendre de petits rires, sans personne pour me dévisager. Je pouvais manger un burger aussi sans me prendre une remarque déplacé en pleine tête. Plus je regardais Diego, plus j'avais le sentiment qu'il n'avait compris pourquoi je leur en voulait. Je dois avouer que j'étais surprise. Je pensais que ce que j'avais subi aurait fait fuir n'importe qui. Et que comme ses macaques de copains l'avaient compris et qu'il était plus malin qu'eux, il l'aurait aussi deviner. Mais après tout, nous ne nous connaissions pas tant que cela alors si ça se trouve, ce que j'ai subi n'était rien pour eux. Juste une petite blague qui m'a brisé. « je sais que c'est loin, tu ne vas pas me faire croire que tu as oubliés cette soirée quand même ? »

Le départ précipité de Pepper t’avait étonné à l’époque. Tu n’avais pas réellement compris ce qui avait fait changer ses plans aussi radicalement. Tout ce que tu savais c’était que tu n’avais pas eu le temps de lui souhaiter bonne chance avant de partir pour commencer à l’entraîner avec l’équipe de l’université de Dallas en Californie. C’était du team building, c ‘était ce qu’on t’avait dit à l’époque et cela avait fonctionné. Et puis tu avais fini par oublier parce que tu avais fait ta vie et que le lycée était bien loin désormais. Tu n’étais pas toujours fier de ce que tu avais été à cette époque mais tu avais fait de ton mieux à un moment de ta vie où tu te cherchais et où tu essayais de savoir où te positionner par rapport à cette attention qui devenait autour de toi de plus en plus pressante. Ca avait été ça pour toi ce qui avait été compliqué à l’université. Mais tu ne t’étais jamais trop pris la tête non plus, ce n’était pas ton genre. Tu faisais attention cependant, tu faisais toujours attention parce que s’il y avait une chose que ton diplôme en marketing t’avait appris c’était comment gérer ton image de manière optimale et surtout de manière à continuer d’avoir des contrats intéressants jusqu’à ta retraite en tant que joueur. Tu faisais confiance à Parker pour cela mais il n’était pas le seul à avoir un rôle à jouer, c’était même à soixante-dix pourcent ton problème. Finalement, Pepper te dit : « toi, enfin vous plutôt, enfin tu sais très bien de quoi je parle, tu étais là, non ? je sais que c'est loin, tu ne vas pas me faire croire que tu as oubliés cette soirée quand même ? » Le problème c’était que tu ne savais pas du tout de quoi elle parlait. Quelle soirée ? Tu essayais de fouiller dans tes souvenirs pour en trouver un qui pourrait te faire comprendre pourquoi Pepper s’était enfuie deux mois plus tôt à New York. Le problème c’était que tu ne voyais pas de quoi elle parlait. Une soirée ? A la fin du lycée tu en avais fait pleins et particulièrement chez des membres de l’équipe or tu doutais que Pepper ait été invitée ou intéressée de venir. Elle n’était pas partie très longtemps après le bal de promo cependant … Ah c’était peut-être ça dont elle parlait ! La vérité c’était que tu n’y avais pas mis les pieds donc tu ne pouvais pas vraiment savoir. « Tu veux parler du bal de promo ? C’est certainement la seule soirée où on aurait pu se croiser. Mais je ne me rappelle pas de grand chose par rapport à l’événement parce que je n’ai pas pu y aller. Ma grand-mère est décédée quelques jours avant, toute ma famille est partie en urgence au Canada. Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » Demandas-tu sans trop comprendre. Tu ne manquais pas de noter qu’elle avait dit vous cependant ce qui voulait dire que cela concernait certainement ton ancienne équipe. S’ils avaient fait une connerie, un truc auquel tu te serais opposé et que tu aurais amené devant le principal, ils ne t’en auraient pas parlé dans tous les cas. Cependant, tu sentais que ce qui allait suivre n’allait pas beaucoup te plaire. Si ce qui s’était passé durant cette soirée avait fait fuir Pepper, cela ne devait pas être beau à voir. Et puis tu te souviens qu’à cette époque seuls les recruteurs, les heures passées à t’entraîner t’occupait, les bruits de couloir ça passait bien après.

Chaque souvenir de cette soirée, chaque petits détails, je me souvenais de tout. Des heures passées a choisir une robe avec un père qui n'y connaissait rien. Mais vraiment rien puisque si je l'avais écouter j'aurais eu une robe plutôt cintré et bleu. Et à l'époque, avec mes kilos en trop j'avais plutôt dans l'esprit de me cacher dans une robe meringue, essayant de mettre en valeurs les deux seules atout que la nature m'avaient donné. Deux atouts qui aujourd'hui on eux aussi minci. J'avais passée aussi des heures et des heures en deux jours à lire le plus d'articles de presse possible sur le maquillage, sur la mode, sur tout ce qui est totalement inconnu dans le monde de garçons dans lequel je grandissais. C'est d'ailleurs durant cette période que j'ai acheté mon premier Vogue, je dois encore l'avoir quelques part. Comme toutes les filles, non ? Après tout, il n'est pas rare d'entendre que le bal de promo est l'une des journées les plus importantes d'une vie. Certes, la plupart des gens qui pensent cela sont superficielles mais c'est vrai. Cette soirée aussi horrible qu'elle soit, restera à jamais dans mon esprit. J'aurais pensé parmi les meilleurs, raté, c'est la pire. Encore jamais détrôné, heureusement ! Pour une fois dans ma vie, j'avais osé dire à Diego qu'il m'avait fait mal et sa réponse m'avait surprise tout en me faisant sourire de nouveau lentement. Je restais silencieuse durant une petite seconde, je crois que mon cerveau en avait besoin pour analyser ce qu'il venait de me dire. Durant des mois et des mois, je m'étais demandé pourquoi il m'avait fait ça. Je n'étais trouvé stupide d'avoir cru qu'il était mon ami, je m'en étais beaucoup voulue d'avoir été sincère et moi-même avec lui, comme-ci je lui avais donné des raisons de me haïr. Et de me briser comme ils l'ont fait. Subitement, j'effaçais mon sourire en réalisant que je souriais alors qu'il venait de m'annoncer qu'il était à un enterrement. « Tu n'étais pas là ? je .. je suis désolé, j'étais persuadé que tu étais avec le reste de l'équipe dans la limousine, euh.. » Je ne savais pas comment raconter mon histoire, je m'en voulais de l'avoir cru capable de tout cela. Je m'en voulais aussi que mon frère l'es cru puisqu'il m'avait raconté l'avoir envoyé balader quelques jours plus tard. Et connaissant mon frère, son côté protecteur et l'état dans lequel il était ce soir-là, je doute qu'il est été très sympa avec Diego. « Je crois que j'ai besoin d'air, tu veux bien qu'on sorte un peu et je te raconte tout ça. » Oui, j'avais besoin de respirer. Nous n'avions pas bouger, autour de nous tout était relativement calme et pourtant, j'avais l'impression d'étouffer, de manquer d'air. Je souriais à Diego, même si je pense qu'il sentait que la suite de la discussion n'allais pas forcément être simple pour moi. Je commençais à réfléchir à mes mots, à la manière de parler de tout cela sans rendre la situation dramatique. Je ne voulais pas de sa pitié. Je n'ai jamais voulu de la pitié de personne. Une fois à l'extérieur, je me sentais tout de suite beaucoup mieux, une sensation de courte durée mais vraiment appréciable. Je décidais de m'accouder sur le balcon pour reprendre mon histoire. « Quelques jours avant le bal, Nathan est venu me voir après les cours, il m'a dit que le bal de promo était le point final du lycée, que ce que l'équipe m'avait fait faisait parti du passé et qu'il voulait que je le sache et que tout le monde le sache. Alors il m'a invité au bal... Et j'accepté. » Si avant je pouvais le dire en le regardant pour le suite de l'histoire je n'en était pas capable. Je repris un peu d'air, laissant mon regard se perdre dans l'horizon, dans la nuit déjà noir. « Le soir du bal, j'étais prête, je crois que je ne m'étais jamais senti aussi belle que ce soir-là et quelqu'un a sonné à la porte. J'avais supplié mon père de ne pas ouvrir, je te laisse imaginer un ancien militaire face aux hommes qui invitent sa file. C'est donc moi qui est ouvert la porte. » Je faisais des pauses dans mon histoire, de très courtes pauses mais j'en avais besoin pour raconter tout cela. « Quand j'ai ouvert la porte, il était là. Sa tête sortait de la limousine, ainsi que celle de Briana et du reste de l'équipe dont je devinais l'ombre dans le voiture. Il m'a crié que j'avais mieux à faire que d'aller au bal et ils sont partis. Blesser, j'ai baisser le regard, j'ai découvert un sublime cochon en pate d'amande avec mon visage collé sur sa tête. » Je me mordais la lèvre pour retenir mes larmes. Prenant une profonde inspiration, je repris. « Ils ont réussi à me détruire, le lendemain matin, mon grand frère qui était déjà à New York est venu me chercher, j'avais trop honte pour rester. »

Non, tu ne savais pas de quoi Pepper parlait. Tu ne savais pas mais tu sentais bien que ce souvenir était douloureux pour elle et qu’elle t’y avait associé. Le lycée c’était loin, c’était une période que tu préférais oublier même si cette période n’avait nullement été traumatique pour toi, elle n’avait pas non plus été le meilleur moment de ta vie pour plusieurs raisons. Tu ne regrettais pas d’être entré dans l’équipe de baseball ni d’en avoir été capitaine car tu savais que si ce n’était pas le cas, tu ne serais jamais arrivé là où tu en étais aujourd’hui. Démontrer un talent prononcé pour le sport et un esprit d’équipe et de leadership prononcé était tout ce que les recruteurs recherchaient. Mais il était vrai que ton équipe était loin de contenir des personnes exemplaires et ça tu l’avais toujours su. Devant toi, ils ne s’en prenaient à personne mais tu n’étais pas assez bête pour penser que quand tu n’étais pas en leur compagnie ils étaient assez matures pour ne torturer personne. Quand tu dis à Pepper que tu n’étais pas allé au bal de promo de votre lycée à cause d’un décès dans ta famille, cette dernière sembla surprise. Tu ne savais pas vraiment pourquoi, tu n’avais caché à personne le décès de ta grand-mère surtout qu’il t’avait particulièrement affecté. Tu adorais aller passer tes vacances chez elle au Canada et tu ne pourrais plus le faire, du moins ce ne serait pas pareil. « Tu n'étais pas là ? je .. je suis désolé, j'étais persuadé que tu étais avec le reste de l'équipe dans la limousine, euh.. » Tu te souvenais de cette limousine que l’équipe avait commandée et dans laquelle tu avais été convié. Tu avais refusé cependant, tu adorais conduire et ton père devait te prêter une de ses plus belles voitures pour la soirée. Tu te souviens que tu avais invité ta copine de l’époque qui quand tu avais dû annuler avait simplement mis fin à votre relation. Elle avait dû y aller avec un de tes coéquipiers finalement. « Si j’y avais été, je serai arrivé avec une voiture de collection de mon père qu’il acceptait de me prêter pour cette occasion. » Lui dis-tu avec un sourire sur les lèvres. Mais tu comprenais pourquoi elle avait pensé que tu étais certainement avec le reste de ton équipe. « Je crois que j'ai besoin d'air, tu veux bien qu'on sorte un peu et je te raconte tout ça. » Tu la regardais légèrement inquiet parce que même si elle te souriait timidement, tu te doutais que ce qui allait arriver n’allait pas du tout te faire rire. Tu te rappelais assez des idiots que tu avais dans ton équipe pour savoir qu’ils étaient capables de tout. Tu te contentais d’hocher la tête et tu suivais Pepper à l’extérieur, vers un endroit plus calme. Ton cœur battait un peu plus vite tellement que tu sentais que ce que tu allais entendre allait te briser le cœur. « Quelques jours avant le bal, Nathan est venu me voir après les cours, il m'a dit que le bal de promo était le point final du lycée, que ce que l'équipe m'avait fait faisait parti du passé et qu'il voulait que je le sache et que tout le monde le sache. Alors il m'a invité au bal... Et j'accepté. » Oh non, oh non … Tu savais de quoi elle parlait. Quand tu étais rentré et que tu avais retrouvé l’équipe pour un dernier entraînement plutôt relax ils n’avaient que cette histoire dans la bouche. Jamais un nom n’avait été prononcé cependant, tu n’avais jamais su de qui ils parlaient mais tu connaissais cette histoire … « Le soir du bal, j'étais prête, je crois que je ne m'étais jamais senti aussi belle que ce soir-là et quelqu'un a sonné à la porte. J'avais supplié mon père de ne pas ouvrir, je te laisse imaginer un ancien militaire face aux hommes qui invitent sa file. C'est donc moi qui est ouvert la porte. Quand j'ai ouvert la porte, il était là. Sa tête sortait de la limousine, ainsi que celle de Briana et du reste de l'équipe dont je devinais l'ombre dans le voiture. Il m'a crié que j'avais mieux à faire que d'aller au bal et ils sont partis. Blesser, j'ai baisser le regard, j'ai découvert un sublime cochon en pate d'amande avec mon visage collé sur sa tête. Ils ont réussi à me détruire, le lendemain matin, mon grand frère qui était déjà à New York est venu me chercher, j'avais trop honte pour rester. » Tu avais entendu cette histoire mais raconté par les gars de l’équipe. Tu t’étais bien douté que même s’ils en riaient, il y avait une jeune femme quelque part qui devait être détruite. Tu avais coupé les ponts complètement après cette journée. Cela n’avait pas été très dur, tout le monde partait dans des universités différentes et il n’y avait que toi qui avait été recruté par l’université de Dallas. Tu pouvais voir que la blessure était encore ouverte pour Pepper vu ses yeux qui s’étaient remplis de larmes qu’elle refusait de laisser couler. Et tu t’en voulais, tu t’en voulais de n’avoir pas compris, de ne pas les en avoir empêché mais tu avais tout ignoré de la chose ce qui ne te surprenait pas, tu savais que tes coéquipiers se doutaient que tu saboterais leur plan si parfait si jamais tu savais. « Je suis tellement désolé. » Dis-tu parce que c’était la vérité. « Je n’en savais rien. Les gars ont arrêté de me faire part de leurs plans débiles quand ils se sont rendus compte que je les empêchais de les réaliser d’une manière ou d’une autre. Je n’étais au courant de rien. Avant du moins. Parce qu’ils s’en sont beaucoup vantés après en refusant de dire à qui ils avaient fait cette blague. Du moins ils ne me l’ont pas dit. On a coupé les ponts ce jour là d’ailleurs, jouer avec les sentiments des gens ainsi, ça ne se fait pas. » Tu comprenais pourquoi elle avait fui. Parce que les gars de ton équipe n’étaient pas les seuls à en rire. Beaucoup au lycée en avaient ri aussi ce que tu trouvais pathétique. « Tu as l’air tellement bien dans ta peau aujourd’hui que c’est difficile de se rappeler de la Pepper que je connaissais au lycée. Je suis vraiment désolé que cela te soit arrivé. Mais s’ils te voyaient aujourd’hui ils se sentiraient bien bêtes, tu es vraiment magnifique. » Dis-tu parce que c’était sincère. Et même si tu n’avais jamais envisagé sortir avec Pepper au lycée, tu n’avais jamais eu de problèmes réels avec ses kilos en trop. L’essentiel était qu’elle se sente bien elle.

La limousine, le beau cavalier populaire et la jolie robe. A chaque fois que je pensais à tout cela, je me demandais comment j'avais fais pour ne pas voir l'arnaque arriver. Il y a des centaines films sur le sujet, des films sur les lycéens avec le passage assez négatif, la fille qui se fait briser le coeur, la reine de bal qui tombe de son podium ou les filles comme j'étais. Les filles que personne n'appréciait qui tombait une nouvelle fois dans une piège, des larmes, des cris de la douleur et enfin le happy end. En général tout rentre dans l'ordre à la fin. Tout devient parfait et tout le monde est heureux. C'est peut-être cela qui a causer mon erreur, l'envie d'être heureuse à mon tour ? Pourtant, je n'étais pas tellement malheureuse. Oui, le lycée était l'enfer pour moi, je détestais y aller et parfois même j'allais jusqu'à en vomir avant de partir mais j'ai une famille en or. Un père qui donnerait sa vie pour me sauver. Deux frères beaucoup trop protecteur qui auraient bien casser la gueule à tout ceux qui m'embêtaient si je les avaient laisser faire. Mais je n'avais pas pu, je ne voulais pas attirer encore plus l'attention sur moi. Je ne voulais pas qu'une fois que j'ai quitté le lycée, mon petit frère soit la nouvelle victime des populaires. Il n'avait jamais eu de soucis, il était avec sa petite bande, il faisait sa petite vie loin de tout cela. Je souris à la réponse de Diego, c'est vrai que je l'imagine bien mieux dans la jolie voiture avec la belle blonde qu'entasser dans une limousine. Surtout qu'il était bien placé pour devenir le roi de la soirée. Sa petite amie de l'époque était magnifique, elle aurait fait une reine parfaite. Finalement, je n'ai jamais su qui était le roi et la reine du promo, je m'en fichais pas mal. Aujourd'hui, ce serait plus de la curiosité qu'un véritable intérêt sur le sujet. Raconter cette histoire n'était jamais très simple, je ne l'ai raconté qu'une fois quand j'avais fais une intervention dans un lycée et que j'avais vu cette adolescente dans la salle. Je m'étais vu quelques années plus tôt et je lui avais confié cette histoire pour être sur qu'elle ne ferai pas la même erreur que moi. Mes frères et mon père aussi connaissaient cette histoire, une histoire qui les avaient piqués au vif. Et aujourd'hui Diego. C'était stupide mais je ne voulais pas qu'il voit à quel point cette histoire me touchait encore. A quel point, cette histoire était une nouvelle raison de se battre. Je pris une inspiration et même si il m'avait fallu plusieurs minutes à regarder le vide pour gérer ma peine avant que je n'ose me tourner vers Diego. Il n'y était pour rien dans cette histoire, même si j'avais longtemps cru le contraire. « Ce n'est pas ta faute, je le sais aujourd'hui.» Je lui souriais. « J'aurais dû réfléchir avant d'accepter. J'ai été stupide de le croire, je le sais aujourd'hui. » Je haussais les épaules tout en l'écoutant. Ce qu'il disait faisait vraiment plaisir à entendre, surtout de la part de quelqu'un qui m'avait connu à cette époque. De quelqu'un qui m'avait vraiment connu, enfin avec qui j'avais eu l'occasion de parler. L'une des rares personnes qui avaient écouter quelques passages de ma vie ou mon avis sur divers sujets. Je ne pu retenir un petit rire à la dernière partie de sa phrase. « Je les ai revus, enfin deux d'entre eux et ... » Je fermais les yeux un peu honteuse de mon comportement. « .. je me suis vengé. Enfin de Nathan seulement, Kurk est seulement venu me livrer une pizza et il a fait une blague sur mon poids dans l'interphone, j'ai juste eu a ouvrir la porte pour le faire taire, tu aurais dû voir sa tête. » Ce genre de comportement ne me ressemblait tellement pas. Je n'étais ni le genre de femme qui joue avec son physique, ni celle qui joue avec les sentiments d'un homme. C'était tout ce que je détestais chez quelqu'un. Même si je suis consciente que dans le monde actuel, le physique ouvre beaucoup de portes que ce soit les portes de l'amour ou celle professionnelle. Je fais partie de la dernière petite part des humains qui osent croire que le corps n'est que la couverture du livre. L'une des rares personnes qui a envie de lire les chapitres de l'histoire pour apprendre à l'apprécier. J'hésitais à en dire plus à Diego. Je ne voulais pas qu'il pense que j'étais devenue l'une de ses femmes. Je ne voulais qu'il imagine que je n'étais plus la même. Parce que si en apparence, j'étais très différente, mon caractère était toujours le même. Bien sur, je suis mieux dans ma peau donc je suis beaucoup plus forte qu'à l'époque mais je reste la femme beaucoup trop sensible avec la tête dans les étoiles. « J'ai été moins sympa avec Nathan, je dois l'avouer. Mais promis ça a été la seule fois de ma vie où j'ai été aussi cruelle avec un être humain.» Je n'avais pas été sympa avec lui, je le savais mais aussi surprenant que ce soit, me venger m'avait fait du bien..

Le lycée c’était un peu une période ingrate pour tout le monde. Tu ne connaissais personne qui avait eu une superbe expérience de cette période. Oui, certains s’en sortaient mieux que d’autres mais c’était une période difficile. L’adolescence c’était la période où l’on se cherchait, où l’on se construisait grâce aux erreurs que l’on peut faire en chemin. Et des erreurs tu en as certainement fait durant cette période. Par dizaine cependant. La plus grosse aura sans doute été de privilégier ta tranquillité à toujours essayer d’arrêter les actions débiles de ton équipe. Torturer les gens ne t’avait jamais réellement procuré du plaisir. Tu ne voyais pas pourquoi tu serais supérieur à certaines personnes juste parce que tes parents avaient un peu d’argent, parce que tu étais beau gosse et parce que tu faisais du sport. Il y avait tellement de personnes plus intéressantes que toi quand tu étais au lycée mais à cette période, ce n’est pas ainsi que l’on réfléchit. Voilà pourquoi Pepper avait subi ce qu’elle avait subi. C’était la tragédie qu’Hollywood adorait raconter mais qui dans la réalité laissait des marques indélébiles. Pepper était arrivée à Dallas après la mort de sa mère, tu te souvenais de cela, elle te l’avait dit. Elle aurait eu besoin de soutien plutôt que d’insultes. Quand tu voyais Pepper aujourd’hui tu avais du mal à imaginer l’adolescente aux kilos en trop mais tu savais que si elle avait perdu du poids ainsi c’était à cause de cette blessure. Personne ne pourrait lui reprocher cela aujourd’hui et elle était magnifique, tu le pensais vraiment. En plus de cela elle avait réussi à réaliser son rêve ce qui n’était pas rien il faut le dire. Le problème avec le bal de promo c’était que tu n’avais pas pu être là. Tu aurais essayé de les arrêter si ça avait été le cas mais tu n’étais pas là. La mort de ta grand-mère t’avait amené au Canada au lieu de t’amener au gymnase du lycée. « Ce n'est pas ta faute, je le sais aujourd'hui. J'aurais dû réfléchir avant d'accepter. J'ai été stupide de le croire, je le sais aujourd'hui. » C’était un peu ta faute quand même. Tu aurais pu anticiper que ça allait mal se terminer. Tu aurais peut-être pu faire quelque chose mais aujourd’hui c’était trop tard de toute manière. Tu comprenais pourquoi elle avait accepté. Nathan avait toujours été un charmeur et qui ne veut pas croire qu’il y a du bon en chacun ? Tu étais vraiment désolée qu’elle ait eu à vivre une chose pareille, personne ne devrait vivre cela dans sa vie. « Nathan a toujours été un charmeur et tu as toujours voulu voir le meilleur chez tout le monde. Je n’en connais pas beaucoup qui auraient refusé. » Dis-tu en haussant les épaules. Peut-être que tu aurais dû inviter Pepper pour lui éviter cette humiliation mais tu aurais dû annuler dans tous les cas et ta copine de l’époque n’aurait pas apprécié de toute manière. Une blonde sans cervelle que tu n’avais jamais revue de toute manière … Tu ne pus t’empêcher de dire à Pepper que tous tes anciens coéquipiers devaient s’en mordre les doigts aujourd’hui si elle les avait recroisés. « Je les ai revus, enfin deux d'entre eux et ... je me suis vengé. Enfin de Nathan seulement, Kurk est seulement venu me livrer une pizza et il a fait une blague sur mon poids dans l'interphone, j'ai juste eu a ouvrir la porte pour le faire taire, tu aurais dû voir sa tête. » Tu comprenais son besoin de se venger un peu, c’était normal, tu aurais certainement fait la même chose si c’était toi. Tu n’avais pas de mal à imaginer la tête de Kurk quand il avait dû se trouver devant Pepper. La stupidité incarnée certainement mais c’était bien fait pour lui. Tu partageais le sourire de Pepper avant qu’elle ne te dise : « J'ai été moins sympa avec Nathan, je dois l'avouer. Mais promis ça a été la seule fois de ma vie où j'ai été aussi cruelle avec un être humain.» Nathan le méritait. Vous n’aviez jamais été de grands amis. Il avait toujours voulu être capitaine mais n’avait jamais pu l’être alors il gérait l’équipe constamment en dehors des entraînements. Voilà pourquoi ils étaient tous devenus stupides … Tu n’en voulais pas à Pepper d’avoir malmené ton ancien coéquipier, il le méritait largement. « Tu as bien fait, je suis certain qu’il le méritait. Tu leur as appris une importante leçon je pense. Que la vie peut rapidement se retourner contre eux. » Dis-tu avec un sourire. A l’intérieur, tu pouvais entendre de la musique. Une idée te vint alors et tu demandais à la jeune femme : « La musique vient de commencer … Ca te dit de rentrer ? Pour rattraper cette horrible soirée d’il y a dix ans je me propose d’être votre cavalier ce soir miss Wholes. » Lui dis-tu avec un clin d’œil. Passer la soirée avec la demoiselle serait bien loin de te déplaire …

Quand je pense au lycée, je souffre. Je suis consciente que tout ce que j'ai vécu à cette époque ne me quittera jamais, que toutes ses histoires et ses souffrances resteront à jamais dans ma tête. Comme des blessures endormies qui attendent l'occasion pour se faire ressentir. Pourtant même si à l'époque du lycée, je pleurais beaucoup plus que je riais, j'étais consciente que cette expérience m'avait forgé. Elle m'avait poussée à forger mon corps et mon coeur. Physiquement, je n'étais plus la même, mon corps est à l'opposer de ce qu'il était au lycée et sans la rage de ses idiots, j'ignore si j'aurais eu la force de le faire. J'aurais essayé, ça je le savais. Perdre du poids pour mon entrée à l'université avait été mon objectif à la minute où j'avais craqué sur Diego et où j'avais compris que je n'étais pas le genre de fille dont ils pouvaient tomber amoureux. Et quelques mois plus tard, j'avais compris à quel point les kilos arrivaient plus vite qu'ils ne partaient. C'était à ce moment-là aussi que j'avais compris que pour les perdre, j'allais devoir me battre. Et pour se battre, il faut de la colère, de la rage même. Moi je repensais à cette blague, je laissais ma colère s'exprimer en faisant de la boxe, en donnant les coups que je n'avais pas sus encaisser au lycée. Et oui, j'imaginais leur tête aussi, mais chut ! Quant à mon coeur, j'ai juste appris à le protéger. Je me méfie des autres, beaucoup plus, surement trop parfois. Je suis beaucoup moins naïve mais en dehors de cela, je ne pense pas avoir beaucoup changé même si je me suis découverte des envies de vengeance que je n'avais pas en moi avant mon arrivée à Dallas. J'aimais voir le bon de la vie et me dire que les gens avaient du bon entre eux, malgré tout, je me le dis encore. Je ne vis pas dans un monde où tout est noir, ni dans un monde où tout est blanc. Je vis dans un monde gris, un monde qui me convient puisque je suis consciente aujourd'hui que rien, ni personne n'est parfait. La vengeance aussi était arrivée dans ma vie. Pour la première fois, je n'avais pas écoutée l'ancienne Pepper qui aurait dit que cela était inutile. Je sentais qu'elle avait tort, me venger de Nathan m'avait fait beaucoup de bien. Je souriais à Diego qui voulait me rassurer, je le sentais dans sa voix. Il n'avait pas tort, Nathan était un charmeur, mais j'aimerais ne pas avoir été assez stupide pour le croire. Me croire plus maligne qu'eux était la seule chose qui m'avait réconforté au lycée et finalement, j'étais aussi stupide qu'eux. Un peu honteuse et hésitante, je lui avouais que je m'étais vengée. Une chose que l'ancienne Pepper n'aurait jamais osé faire, mais je suis bien plus forte aujourd'hui. Même si je n'ai pas toujours confiance en moi, je sais ce que je vaux. J'étais heureuse d'être là, à cette soirée. Je retrouvais un ancien ami, nous discutions tranquillement avec l'air frais de l'extérieur qui régénéraient nos poumons. A l'intérieur, la fête était toujours au rendez-vous, les quelques enfants présents semblaient heureux et jouaient dans un coin alors que les discours s'enchaînaient les uns derrière les autres. J'espérais que ma rédactrice ne me poserait pas de questions concernant les discours puisque je ne les avais pas écouté du tout. Après tout, je devais faire acte de présence et dire mon discours, personne n'a parlé d'une interrogation surprise sur les discours ou un certain nombre de mains à serrer. Alors que nous discutions tranquillement dehors, la musique revenait peu à peu dans la salle et Diego m'avait proposé d'être mon cavalier pour la soirée, en souvenir du passé. « avec plaisir monsieur Moore » Je lui avais fait une petite révérence, amusée tout en lui offrant un joli sourire. J'étais ravie de passer la soirée avec Diego, c'était l'occasion de se retrouver. De retrouver les deux adolescents que nous étions mais avec un peu plus de plomb dans la tête. Je le suivais dans la salle posant mes mains sur ses épaules, commençant à danser simplement sur la musique douce qui passait. « et toi, comment est-ce qu'on devient le meilleur joueur des Texas Ranger ?»

Avec Pepper ce soir tu avais envi d’oublier. Ou plutôt de lui faire oublier cette horrible blague que tes coéquipiers de l’école avaient réalisée dans ton dos. Si tu avais eu vent du projet tu aurais tout fait pour éviter la catastrophe qui se préparait mais même si tes coéquipiers étaient des idiots, ils ne l’étaient pas assez pour te laisser entendre leurs projets. C’était une soirée parfaite pour partir sur de nouvelles bases car même si tu te souvenais de la Pepper que tu connaissais à l’époque du lycée il était clair qu’elle n’avait rien à voir avec la jeune femme que tu avais devant toi aujourd’hui. Certaines choses n’avaient pas changé mais au fond vous aviez tous les deux grandis alors il était temps de découvrir qui était devenu l’autre. Cela te faisait plaisir que Pepper ait pu trouver sa voie à New York, qu’elle ait pu réaliser ses rêves mais tu ne pouvais nier que cela te faisait plaisir de la voir ce soir à Dallas. A vraie dire tu avais pensé qu’elle ne reviendrait jamais, du moins pas définitivement. Tu ne pus t’empêcher de penser que si elle était à Dallas et y vivait, cela pourrait être un bon moyen de vous revoir une autre fois. Mais tu t’avançais un peu, Pepper pouvait ne pas vouloir te revoir. Tu étais le cliché du sportif qui avait réussi pour le coup et tu pouvais comprendre que cela représentait beaucoup de mauvais souvenirs. Habillés sur votre trente et un alors que la musique commençait à s’élever dans la salle derrière vous. Tu souris alors qu’une idée se forma dans ton esprit. Pourquoi ne pas offrir à Pepper la soirée qu’elle aurait dû avoir toutes ces années auparavant ? Tu en avais les moyens, tu pouvais être le parfait gentleman avec la jeune femme. Tu lui proposais donc la chose et tu souris quand elle te dit : « avec plaisir monsieur Moore » Sa main dans la tienne, tu retournais sans hésiter ton sourire. Tu ne doutais pas que le lendemain matin il y aurait des journaux qui se demanderaient qui était cette jeune femme avec qui tu avais passé la soirée mais tu n’en avais rien à faire. C’était toujours la même chose même quand tu étais avec ta sœur alors tu ne t’en formalisais plus désormais. Une fois sur la piste de danse tu ne perdis pas un moment pour te mettre en mouvement. Tu n’étais pas le meilleur des danseurs il fallait l’avouer mais tu avais dû apprendre pour les galas de ton père quand tu étais gosse donc il te restait quelques bases. Tu fus légèrement surpris quand Pepper te posa cette question : « et toi, comment est-ce qu'on devient le meilleur joueur des Texas Ranger ?» Tu secouais la tête avec un sourire en coin sur le visage. Tu n’étais pas vraiment certain d’être le meilleur joueur de l’équipe loin de là mais vu que tu étais toujours là c’était que tu n’étais pas mauvais tu ne pouvais le nier. Tu ne savais à vraie dire pas comment répondre à cette question. Cela avait toujours été ton rêve. « Beaucoup de travail je dirais et n’avoir peur de rien. Ainsi qu’un bon agent bien entendu. » Tu ne pus t’empêcher de penser à ton ami Parker qui t’avait accompagné dès le début. « Cela a toujours été mon rêve, je me suis battu pour le décrocher et en passant mon meilleur ami a pu devenir un agent reconnu c’était un win-win. » Tu savais que tu avais une belle vie. Tu en avais eu une depuis ta naissance et tu n’étais pas assez imbu de ta personne pour ne pas le remarquer, ce n’était pas ton genre. Ce qui te manquait désormais c’était une famille rien qu’à toi vu qu’avec la tienne ce n’était pas toujours évident de s’entendre. « Comment va ton père ? Et tes frères ? » Tu les avais croisés quelques fois lors de matchs mais tu n’avais jamais pris le temps de prendre de leurs nouvelles et ils n’avaient pas semblé en vouloir des tiennes non plus.

C'était étrange. Je trouvais la situation assez bizarre, j'étais là, au milieu d'une salle pleine de personnes en train de danser avec mon crush du lycée. La situation paraissait tout à fait normale, personne ne nous regardait vraiment sauf quelques personnes curieuses qui devaient se demander comment une journaliste de Vogue et un sportif pouvait se connaitre. Mais personne ne nous jugeaient. Adolescente j'avais souvent rêvé de cette scène, voir même d'une scène beaucoup plus simple et pourtant, je ne me sentais différente de ce que j'aurais pensé. Mes mains sur les épaules étaient assez timide, c'est stupide je le sais, c'est un geste très courant quand on danse. Nous discutions tout naturellement, de nos vies, de comment nous étions devenus ceux que nous sommes. J'étais curieuse de savoir comment on pouvait passer du lycéen doué à un membre de l'équipe nationale. Dans tous les lycées, il y a un sportif plus doué que les autres, un sportif différent qui sort du lot et qui se fait repérer par un recruteur. Parce que des recruteurs, il y en a beaucoup mais les places sont a contrario très limités. Et ce n'est qu'une première sélection, il y a encore pas mal d'étapes à affronter pour réussir à finir dans l'équipe nationale et mieux encore dans l'équipe qui joue. Ou parce qu'il y a aussi les remplaçants, ect .. Je dois vous avouer que je ne connais pas les détails dans la composition complète d'une équipe. Mais j'étais curieuse. J'imaginais ce monde rempli de vautours prêt à tout pour réussir. Et j'imaginais mal Diego dans ce rôle autant adolescent que maintenant. Sa réponse était assez logique tout en étant surprenante, en général, les sportifs ne parlent pas des talents de leur agent. Probablement parce que la plupart en ont une fois sélectionné et pas avant. « Wahoo, c'est génial. Je suis content que tu es pu réaliser ton rêve sans oublier qui tu es. Enfin, j'ai l'impression. » Oui parce que je ne pouvais pas affirmer le connaitre, pas après seulement une soirée ensemble. Même si tout me faisait penser qu'il était toujours le même au fond, enfin qu'il n'était pas très différent de l'adolescent que j'avais connu. Je fus une pointe surprise de sa question tout en étant contente qu'il s'intéresse à eux. « Mon père va très bien, il profite de sa retraite pour faire pas mal de voyages. Quant à mes frères, le plus grand est avocat à New-York, il doit se marier au printemps prochain et le plus petit vit toujours ici, il est gérant d'un bar en ville près de l'université, je te laisserais deviner pourquoi l'université » Je souriais légèrement. Mes frères ont toujours été deux opposés. L'un calme, rassurant et stable alors que l'autre est un tourbillon, un dragueur sans nom qui j'espère avec le temps comprendra que les femmes ne sont pas des jouets. Le seul point sur lequel ils ont toujours été d'accord, c'était moi. Inutile d'aller chercher le soutien de l'un ou de l'autre quand je rencontre quelqu'un, ils sont toujours d'accord. Et malheureusement, jusqu’à présent, ils ont toujours eu raison. « Et ta soeur, qu'est-elle devenue ? »